Dans mes listes depuis longtemps, le hasard l'a finalement mis entre mes mains. Complétement déjanté, décalé, irrésistible. Pour ceux qui sont fâchés avec les polars.
J'avais découvert cet auteur avec "la disparition de Paris et sa renaissance en Afrique" sur le salon du livre de poche à Gradignan. L'apiculture selon SB est une fantaisie qui nous donne à voir un Samuel Beckett mutin et heureux de vivre à l'écart des projecteurs du star system. Le narrateur est un étudiant fauché qui rame sur sa thèse et qu'un libraire dirige vers le grand écrivain à la recherche de quelqu'un pour l'aider à classer ses papiers. On suit le duo dans le Paris cher à Martin Page, celui loin des sentiers battus, dans les petites librairies et les cafés, ou dans la cuisine du grand homme aux fourneaux. Echanges philosophiques, petites phrases et grandes pensées à butiner.
Déterrée par Alix de Saint-André, il s'agit des lignes que FG a écrites à 44 ans, après avoir été sauvée in-extremis d'une tentative de suicide savamment orchestrée. Elle venait d'être larguée par JJSS, virée de l'express. Ce livre retrace son enfance et ses débuts professionnels jusqu'à la grande réussite que fut la création du célèbre hebdomadaire avec l'homme de sa vie, puis la chute insurmontable. Elle parle de son rapport aux hommes qu'elle a aimés et de la difficulté de trouver sa place quand on veut rester une femme libre. Beaucoup de dignité mais on sent entre les lignes la grande souffrance dont elle se remettait lentement. Une très belle écriture.
Le film était si beau, le livre l'est tout autant. Impossible de ne pas pleurer sur l'amour contrarié de ces deux cow-boys malmenés par une société qui les ignore ou les tabasse. La seule différence avec le film : les acteurs sont beaux, les héros du livre ont des physiques peu avantageux.
Le typique petit bouquin que l'on dévore et qui fait remonter fissa la moyenne des lectures de l'année. La très jolie lettre d'une fille à son célèbre papa disparu trop tôt et trop brutalement.
Goncourt 2013 que l'on ne présente plus. Puissant. Grandeur et décadence d'un bar corse qui devient le centre du monde avant de basculer dans le sang. La métaphore interpelle. Principalement lu dans l'avion entre Bordeaux et Venise et fini à l'aéroport pendant la grève des aiguilleurs avant le vol de retour. J'ai un souvenir en transit de ce roman dépaysant aux personnages tragiques.
Et hop ! 3 polars d'un coup dans cette édition qui a eu la bonne idée de les regrouper. J'en parle ici.
L'un des best-sellers de l'année. Qui sera adapté en 2014 au cinéma avec (au secours !) Marc Lavoine et Mathilde Seigner. Bon, elle est charmante la petite mercière, elle ne demande pas grand chose, elle est heureuse et puis sa vie bascule. Tout se cristallise autour d'un chèque de la loterie nationale... Le méchant mari sera bien puni...
Dire que je ne l'avais pas lu !!! Ah que c'est bon de se replonger dans la littérature jeunesse. Je me suis tellement régalée que je cherche désespérement autour de moi des pré-ados à qui l'offrir. Dieu que j'ai ri !!!
J'en parle ici. Une terrifiante descente aux enfers.... et retour.
Mon petit chouchou, Christophe Ono-Dit-Biot. J'avais beaucoup aimé Birmane, j'ai eu la chance de participer à une rencontre autour de ce jeune et brillant journaliste et écrivain à la librairie du centre ville de Biarritz. Le genre de rendez-vous totalement imprévu qui reste suspendu dans l'espace temps. Nous étions dans une bulle, sur la mezzanine de la librairie, en bas les clients allaient et venaient entre les livres, dehors la nuit tombait, la pluie aussi et les phares des voitures balayaient le plafond miroir. Le livre ? Romantisme, exotisme, amour xxl au réveil douloureux, mais la beauté du geste, toujours. Un bonbon qui rape parfois un peu la langue mais qui fond comme un loukoum.
Une fois n'est pas coutume, le commissaire Brunetti n'est pas le héros de cet opus mais une jeune musicologue de retour dans sa ville natale pour une mission un peu particulière. Savoureux.
Enquête ambigue où le commissaire est sous le charme d'une jeune femme étrange.
Lucrèce Borgia
Victor Hugo
Pas de photo car lu sur un site qui met en ligne des classiques. Je n'avais pas lu les pièces de Victor Hugo. Celle-ci est montée par la Comédie Française en 2014 avec Guillaume Gallienne dans le rôle titre, j'espère pouvoir aller l'entendre.
Choisi par hasard à la médiathèque, j'ai beaucoup aimé. L'atmosphère terrible de ce huis-clos familial, des enfants soudés dans l'écriture et la rudesse du climat. Des destins uniques, tragiques, qui traversent le temps.
Comment ai-je pu vivre si longtemps sans lire Romain Gary ! J'ai tout aimé de cette autobiographie. Son style, ses personnages, son rythme, ses voyages. Certainement l'auteur qui m'aura marqué cette année.
D'ailleurs j'ai poursuivi avec la vie devant soi. Momo fera tout et encore plus pour soulager les vieux jours de celle qui l'a élevé, lui l'enfant de prostituée, recueilli par cette ancienne du trottoir qui a reconverti son appartement en annexe de l'assistance publique. Un bijou. Un goncourt après l'autre, les racines du ciel sont sur ma table de chevet.
J'ai lu très jeune plusieurs romans et nouvelles de cet auteur savoureux. Le fil du rasoir est le récit d'un amour contrarié entre une jeune femme formatée par la bonne société et pétrie d'ambition, et un jeune homme qui après avoir vu des horreurs pendant la première guerre, décide de mener une vie tournée vers la spiritualité et le voyage. Tout ceci vu par le prisme de Willie lui même, écrivain et ami de la famille de la jeune femme. Je suis fan de cette écriture d'un autre temps où l'humour corrosif et l'oeil affuté de WSM font mouche à tous les coups.
J'ai été très touchée à la lecture de "le bleu de la nuit", récit de deuil écrit après la mort de sa fille. J'en ai parlé ici. Avant cette souffrance indicible, elle a subi le décès de son époux, foudroyé par une crise cardiaque alors qu'ils passent à table. Elle relate dans ce livre l'année qui a suivi. Ce sont les plus belles pages sur l'amour et le manque que j'ai lues. JD possède une écriture lumineuse qui transcende la douleur.
Parce qu'elle prénomme presque par hasard sa fille Salomé, l'auteure décide de dérouler le fil de la vie interrompue par l'horreur de la guerre d'une cousine de sa mère prénommée ainsi. L'écheveau est lourd à dévider, les souvenirs réduits aux quelques survivants héritiers d'une parole transmise ou pas. Très intéressant pour ce que l 'on apprend des déportations en Lituanie et du ghetto de Kovno, ce livre n'a pas la puissance des disparus de Daniel Mendelsohn, auquel on pense souvent, mais l'intention est louable et la modestie de l'auteure toute à son honneur.
Ruy Blas
Victor Hugo
Après Lucrèce Borgia, j'ai récidivé. C'est très reposant de lire du théâtre écrit par Hugo, c'est rythmé, ça pulse, c'est efficace. On comprend que Gérard Oury ait voulu l'adapter avec Louis de Funès dans le rôle de Don Salluste. Enfin il est bon de rendre à Hugo ce qui lui appartient et de rétablir le véritable destin de Ruy Blas.
Je lis tout ce qui concerne Marilyn, quand c'est bien écrit. Norman Mailer s'est glissé dans la peau de la star, ou plus exactement entre son corps pulpeux et ses fourreaux cousus sur elle, ses pulls trop petits. Elle transpire, elle craquèle, elle pense à 100 à l'heure, elle est terriblement vivante.
Trouvé sous le sapin et lu aussitôt. L'histoire foutraque d'un fakir/escroc embarqué dans un voyage extraordinaire qui va lui permettre d'effectuer une introspection salutaire. Plus facile à lire que les instructions de montage du géant suédois.....
C'était une année exceptionnelle, je n'aurai pas le temps de lire autant en 2014. J'ai mélangé les genres, sauté du coq à l'âne, c'était grisant. Vive la lecture !
et bin oui tu as bien lu...de la chouette lecture....;)
RépondreSupprimerdeja une 50aine de livres c bien!
Super ! J'avais mis de côté tous vos conseils lectures depuis des années parce que vos commentaires me donnent vraiment envie de dévorer davantage de livres ; j'aime beaucoup l'idée du défi, je vais m'en faire un aussi pour l'an prochain ! Merci :)
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