La claque de l'année. Un premier roman plus que percutant qui vous laisse totalement sonné.
Turtle vit dans une maison perdue au nord de la Californie, région sauvage entre forêts et océan. Elle est élevée pour survivre à un éventuel cataclysme, entre discipline militaire et castor junior xxl par un père veuf et fou amoureux d'elle. Il abuse de la jeune fille depuis son plus jeune âge. Elle a 14 ans, va au collège sans vraiment s'y intégrer, bien plus douée pour démonter et remonter un flingue que pour retenir une liste de vocabulaire. Son salut viendra pourtant de l'amitié qu'elle nouera avec un lycéen et avec une de ses profs. Mais avant il faudra qu'elle affronte le monstre. Une très belle critique du livre est à retrouver dans le numéro 6 d'America, le mook de François Bunuel.
Déçue par cet opus alors que j'avais adoré les chaussures italiennes. Lasse de suivre ce héros désœuvré qui survit in extremis à l'incendie de la maison familiale dans l'archipel de Stockholm et qui erre comme un damné entre la caravane installée par sa fille sur l'île, la tente qu'il installe sur l'île à côté et le continent où il va se ravitailler. Pas emballée ni par son errance parisienne, ni par cette idylle qu'il essaie de nouer avec une journaliste 30 ans plus jeune que lui. Pas convaincue non plus par ce que l'on apprend de cette fille qu'il a découvert sur le tard...
Tenaillé par la mort qui l'obsède, hypocondriaque qui s'en défend, paumé tout simplement, le héros fatigué, essoufflé, a perdu tout le charme qui l'animait quand sa maison était encore debout. Triste de quitter Mankell avec ce goût amer.
Arto Paasilinna m'enchante. J'aime sa folie, son imagination débridée, ses personnages foutraques. J'aime sa description de la nature, des hommes et des animaux. Le lièvre et Vatanen forment un duo plus que crédible qu'il est bon de suivre à travers la Finlande sauvage. Rafraichissant, revigorant et drôle. Une pépite.
un ange ou pas...
lundi 23 juillet 2018
lundi 2 juillet 2018
lectures de juin
J'ai acheté la maison du Bosphore pendant l'escale du livre à Bordeaux parce que je l'ai trouvé en livre de poche et que l'année où je suis partie à Istanbul, cette version là n'existait pas. J'étais persuadée de ne pas l'avoir lu pour cette raison. En fait, j'avais du l'emprunter dans une bibliothèque car l'histoire m'est revenue au fur et à mesure. Mais je ne regrette pas cette relecture car je peux vous parler aujourd'hui de cette sociologue, militante antimilitariste féministe et écrivaine turque exilée en France. Dans son pays, elle est condamnée à une peine de prison à perpétuité pour ses nombreux travaux de recherche sur les minorités turques (enfants des rues, prostitués, homosexuels, kurdes). Pendant le salon du livre bordelais, j'ai signé une pétition la concernant. Elle a obtenu la nationalité française en 2017. La maison du Bosphore raconte le destin de quatre jeunes épris de liberté qui cherchent leur place dans une société figée depuis le coup d’État de septembre 1980. Ils sont d'origine sociale différente, ils vont se croiser, se perdre de vue, choisir et se tromper de voie. La tension politique est palpable, les difficultés au quotidien pour travailler, se nourrir, s'éduquer varient selon son milieu et son genre. Mais l'espoir d'une vie meilleure habite chaque être qui traverse se roman et la poésie est présente à toutes les pages.
Déçue par ce roman foisonnant que je n'ai pas réussi à finir. L'histoire démarrait plutôt bien et m'avait tentée par l'époque (19e siècle) les aristocrates (héros du livre), la Transylvanie (terre de légendes). Mais je me suis lassée des détails qui jalonnent chaque thématique abordée par l'auteur. Le suspens m'a permis de tenir un long moment mais j'ai craqué au bout de 400 pages environ (c'est idiot le roman en fait 526) et je ne saurai jamais si le Comte est un vampire ;-)
Chapeau bas tout de même pour cet auteur, Mathias Menegoz, dont le premier roman a été couronné par le prix Interallié en 2014.
Si je vous dis que j'ai lâché Karpathia pour le dernier Djian, vous allez me rire au nez. Ça n'est pas tout à fait la vérité car je soufflais et râlais sur ce pavé cité plus haut, mais presque. Tout ça parce que j'étais en avance chez mon kiné et que j'ai eu le temps de faire un détour par la bibliothèque. Djian c'est comme une bouchée gourmande qui vous tente alors que vous êtes en plein régime basse calorie et que vous regrettez aussitôt d'avoir avalée. Non ça n'est pas toujours vrai. Ce dernier opus en est la preuve. Il est percutant, déstabilisant, dérangeant, brûlant. Du grand Djian, impossible à raconter ici sous peine de lui faire perdre tout son charme vénéneux.
Déçue par ce roman foisonnant que je n'ai pas réussi à finir. L'histoire démarrait plutôt bien et m'avait tentée par l'époque (19e siècle) les aristocrates (héros du livre), la Transylvanie (terre de légendes). Mais je me suis lassée des détails qui jalonnent chaque thématique abordée par l'auteur. Le suspens m'a permis de tenir un long moment mais j'ai craqué au bout de 400 pages environ (c'est idiot le roman en fait 526) et je ne saurai jamais si le Comte est un vampire ;-)
Chapeau bas tout de même pour cet auteur, Mathias Menegoz, dont le premier roman a été couronné par le prix Interallié en 2014.
Si je vous dis que j'ai lâché Karpathia pour le dernier Djian, vous allez me rire au nez. Ça n'est pas tout à fait la vérité car je soufflais et râlais sur ce pavé cité plus haut, mais presque. Tout ça parce que j'étais en avance chez mon kiné et que j'ai eu le temps de faire un détour par la bibliothèque. Djian c'est comme une bouchée gourmande qui vous tente alors que vous êtes en plein régime basse calorie et que vous regrettez aussitôt d'avoir avalée. Non ça n'est pas toujours vrai. Ce dernier opus en est la preuve. Il est percutant, déstabilisant, dérangeant, brûlant. Du grand Djian, impossible à raconter ici sous peine de lui faire perdre tout son charme vénéneux.
lundi 4 juin 2018
lectures de mai
J'ai découvert récemment Barbara Kingsolver grâce à mes voisines (de l'avantage de vivre dans un habitat participatif, on connaît tous ses voisins bien avant d'emménager et du coup quand on est sur place, on développe si affinités). J'ai donc pu découvrir "un autre monde". Ce roman, car c'en est un, retrace la vie d'Harrison W. Shepherd, écrivain échoué aux Etats-Unis après avoir passé la plus grand partie de sa vie au Mexique, d'abord avec sa mère puis chez Frida Kahlo et enfin dans la maison louée par Trotski lors de son exil en Amérique Latine où il lui servit de secrétaire avant son assassinat. Installé aux Etats-Unis, il écrit un, puis deux romans à succès et devient la coqueluche des jeunes américaines car il laisse planer le mystère autour son identité. Jusqu'à ce qu'il soit rattraper par la chasse au sorcières.... On vient lui demander des comptes sur son passé de communiste auprès du couple Kalho/Rivera et surtout de Trotski. Impossible d'ignorer la menace, il faudra bien finir par fuir au Mexique... Un roman foisonnant, très bien documenté, plein d'humour et d'intelligence. On en vient à croire qu' Harrison a existé tellement le roman se fond dans la vérité historique. Un tourbillon d'émotions et une construction maligne qui vous empêche de lâcher le roman avant la fin.
Je découvre l’œuvre d'Aharon Appelfeld, décédé cette année. Un livre dur sur la condition des juifs en Ukraine avant et pendant la 2e guerre mondiale. Katerina est ukrainienne, d'origine paysanne, et par en ville chercher du travail. Elle deviendra servante chez un couple de juifs. Elle traversera bien des épreuves (assassinats de ses employeurs, de son enfant, prison, alcool) avant de finir sa vie dans la lumière de son paysage natal et dans la foi de cette religion dont elle a, malgré elle, appris à aimer les rites et les coutumes.
Je découvre l’œuvre d'Aharon Appelfeld, décédé cette année. Un livre dur sur la condition des juifs en Ukraine avant et pendant la 2e guerre mondiale. Katerina est ukrainienne, d'origine paysanne, et par en ville chercher du travail. Elle deviendra servante chez un couple de juifs. Elle traversera bien des épreuves (assassinats de ses employeurs, de son enfant, prison, alcool) avant de finir sa vie dans la lumière de son paysage natal et dans la foi de cette religion dont elle a, malgré elle, appris à aimer les rites et les coutumes.
vendredi 4 mai 2018
Lectures d'avril
Wilkie Collins fait partie de ces auteurs dont j'ai plaisir à lire les ouvrages. Écrivain anglais de l'époque victorienne, il est le précurseur du polar et son style me convient parfaitement. J'ai beaucoup lu pendant mon adolescence de romans du 19e ou début 20e et j'aime me replonger dans ces atmosphères feutrées ou populaires, voyager dans la lande battue par les vents, prendre des diligences et des trains en 1er ou 3e classe, imaginer les tissus des robes et des tentures, respirer l'odeur des faubourgs ou celle de la campagne en fleurs. L'exotisme des côtes écossaises m'a donc réjoui une fois de plus.
Ce petit opus de Victor Pouchet faisait partie de la sélection des ouvrages retenus pour le prix des lecteurs de l'escale du livre 2018. Je l'ai emprunté à la bibliothèque parce que l'auteur était convié à un débat pendant le salon. Débat auquel je n'ai d'ailleurs pas assisté. Il n'a pas reçu le prix et j'avoue ne pas en avoir été étonnée. Si le postulat de départ est intéressant : des pluies d'oiseaux morts sont repérés dans plusieurs endroits en France sans explication, le narrateur décide d'enquêter, la fin se perd dans les méandres de la Seine et du cerveau de l'auteur.
Terriblement emballée par la saga du clan des Otori, virus transmis à mon fils, je me suis précipitée sur le tome 1 de la nouvelle saga. Déception.... J'ai l'impression que Lian Hearn, emballée par son succès a voulu reprendre une recette qui marche... Sauf que Shikanoko est fade. Il y manque la profondeur et la richesse des personnages, des intrigues et des descriptions qui font tout le charme et l'intérêt de la première saga. Mais peut-être que cet opus s'adresse à un public plus jeune ?
Carrie était promise à Mike mais Carrie s'est lassée. Peut-être commence-t-elle à entrevoir l'autoroute sans fin et sans surprise qui l'attend quand elle l'aura épousé. Et puis Mike se brise la nuque et devient tétraplégique. Carrie fuit, incapable de lui apporter son soutien. Mais Carrie reviendra, rappelée dans sa ville natale par son amie d'enfance.
Best seller pris au hasard dans ma pile, j'ai bien aimé cette peinture de l’Amérique profonde des années 2000. Sauf qu'à la place de l'héroïne, je n'aurai jamais fait le choix de repartir à Madison après avoir découvert New York, un amant fabuleux et la promesse d'un job dans ce qui anime le plus la narratrice, à savoir la couture et la création.
Dans Serena, Ron Rash nous emmène dans les Smoky Mountains, forêts primaires américaines avant que celles ci ne soient protégées par le label parc national. Tout l'enjeu du roman est là. Comment arrêter la folie meurtrière d'un couple assoiffé d'argent qui abat et commercialise tout le bois des forêts dont il est propriétaire, dévastant des hectares entiers comme aujourd'hui la forêt amazonienne ? L'intrigue est située dans les années 30 pendant la grande dépression. Serena est un roc, une femme belle, furieuse et ambitieuse qui a une revanche à prendre sur la vie. Elle mène son homme à la baguette jusqu'au bout. Rien ne lui résistera, ni les hommes qui sont sous son charme vénéneux, ni les animaux, ni la nature.
Ron Rash remonte le temps et nous voici entre les deux guerres. Un frère (qui a perdu une main à la guerre) et sa soeur (qui a une tâche de naissance sur le corps et est considérée comme une sorcière) essaient de prendre possession du domaine légué par leurs parents, une terre dont personne n'a voulu, coincée entre les falaises, un vallon encaissé et maudit par les autochtones. Laurel a l'impression d'être un fantôme, rejetée par tous depuis l'enfance, sans avenir. Sauf qu'elle tombe un jour de lessive sur le chant envoûtant d'une flûte. L'homme qui anime l'instrument va changer sa vie, mais pourra-t-il changer son destin ?
Je ne résiste pas au charme de ce grand écrivain américain qui dépeint si bien son pays, quelle que soit l'époque qu'il parcourt. La profondeur des personnages, la justesse des mots et le fond bien documenté font de ses livres un témoignage indispensable sur cette Amérique profonde qui nous échappe.
Ce petit opus de Victor Pouchet faisait partie de la sélection des ouvrages retenus pour le prix des lecteurs de l'escale du livre 2018. Je l'ai emprunté à la bibliothèque parce que l'auteur était convié à un débat pendant le salon. Débat auquel je n'ai d'ailleurs pas assisté. Il n'a pas reçu le prix et j'avoue ne pas en avoir été étonnée. Si le postulat de départ est intéressant : des pluies d'oiseaux morts sont repérés dans plusieurs endroits en France sans explication, le narrateur décide d'enquêter, la fin se perd dans les méandres de la Seine et du cerveau de l'auteur.
Terriblement emballée par la saga du clan des Otori, virus transmis à mon fils, je me suis précipitée sur le tome 1 de la nouvelle saga. Déception.... J'ai l'impression que Lian Hearn, emballée par son succès a voulu reprendre une recette qui marche... Sauf que Shikanoko est fade. Il y manque la profondeur et la richesse des personnages, des intrigues et des descriptions qui font tout le charme et l'intérêt de la première saga. Mais peut-être que cet opus s'adresse à un public plus jeune ?
Carrie était promise à Mike mais Carrie s'est lassée. Peut-être commence-t-elle à entrevoir l'autoroute sans fin et sans surprise qui l'attend quand elle l'aura épousé. Et puis Mike se brise la nuque et devient tétraplégique. Carrie fuit, incapable de lui apporter son soutien. Mais Carrie reviendra, rappelée dans sa ville natale par son amie d'enfance.
Best seller pris au hasard dans ma pile, j'ai bien aimé cette peinture de l’Amérique profonde des années 2000. Sauf qu'à la place de l'héroïne, je n'aurai jamais fait le choix de repartir à Madison après avoir découvert New York, un amant fabuleux et la promesse d'un job dans ce qui anime le plus la narratrice, à savoir la couture et la création.
Dans Serena, Ron Rash nous emmène dans les Smoky Mountains, forêts primaires américaines avant que celles ci ne soient protégées par le label parc national. Tout l'enjeu du roman est là. Comment arrêter la folie meurtrière d'un couple assoiffé d'argent qui abat et commercialise tout le bois des forêts dont il est propriétaire, dévastant des hectares entiers comme aujourd'hui la forêt amazonienne ? L'intrigue est située dans les années 30 pendant la grande dépression. Serena est un roc, une femme belle, furieuse et ambitieuse qui a une revanche à prendre sur la vie. Elle mène son homme à la baguette jusqu'au bout. Rien ne lui résistera, ni les hommes qui sont sous son charme vénéneux, ni les animaux, ni la nature.
Ron Rash remonte le temps et nous voici entre les deux guerres. Un frère (qui a perdu une main à la guerre) et sa soeur (qui a une tâche de naissance sur le corps et est considérée comme une sorcière) essaient de prendre possession du domaine légué par leurs parents, une terre dont personne n'a voulu, coincée entre les falaises, un vallon encaissé et maudit par les autochtones. Laurel a l'impression d'être un fantôme, rejetée par tous depuis l'enfance, sans avenir. Sauf qu'elle tombe un jour de lessive sur le chant envoûtant d'une flûte. L'homme qui anime l'instrument va changer sa vie, mais pourra-t-il changer son destin ?
Je ne résiste pas au charme de ce grand écrivain américain qui dépeint si bien son pays, quelle que soit l'époque qu'il parcourt. La profondeur des personnages, la justesse des mots et le fond bien documenté font de ses livres un témoignage indispensable sur cette Amérique profonde qui nous échappe.
jeudi 5 avril 2018
Lectures de mars
Petit opus ce mois-ci avec seulement deux livres. Parce que je n'ai pas accroché en lisant un pur espion de John Le Carré, j'ai insisté en me plongeant dans un volume plus récent, un homme très recherché dont j'avais beaucoup aimé l'adaptation au cinéma d'Anton Corbijn avec le regretté Philip Seymour Hoffman. Je suis allée au bout mais je crois bien que ce sera ma dernière tentative JLC. Je ne retrouve pas le plaisir que j'avais eu à lire The constant gardener, même si j'ai fait plusieurs tentatives depuis, avec plus ou moins de réussite (je me rappelle avoir lu Single&Single avant un voyage à Istanbul mais juste une toute petite partie du roman se situe en Turquie). Bref, je remercie les metteurs en scène qui adaptent avec succès les romans d'espionnage de JLC car il m'est beaucoup plus facile d'en comprendre l'intrigue sur grand écran...
Une très heureuse découverte maintenant avec cet auteure, Barbara Kingsolver dont j'ai beaucoup aimé la fable écologique, le récit choral de 3 femmes à un moment crucial de leur vie. Elles ont fait le choix de vivre en harmonie avec la nature, faune et flore de ce coin perdu et non moins grandiose des Appalaches, menacé par les pesticides, le consumérisme, l'élevage intensif et la bêtise humaine. Elles sont cultivés, scientifiques, connaissent les insectes et les papillons sur le bout des doigts, toutes les espèces de plantes locales, d'oiseaux et d'animaux sauvages. Elles vivent au rythme des saisons en osmose avec leur environnement qu'il soit forêt ou plaine. Elles sont à l'écoute de leur corps aussi, paramètre indispensable pour se situer au mieux dans l'espace et le temps. Elles sont libres.
Ce livre écrit en 2002 sonne l'alarme avec sensualité. Une approche élégante qui donne envie de se coucher dans une prairie, face au ciel pour écouter et voir la beauté, puis de se relever et de se retrousser les manches pour sauver les meubles !
Une très heureuse découverte maintenant avec cet auteure, Barbara Kingsolver dont j'ai beaucoup aimé la fable écologique, le récit choral de 3 femmes à un moment crucial de leur vie. Elles ont fait le choix de vivre en harmonie avec la nature, faune et flore de ce coin perdu et non moins grandiose des Appalaches, menacé par les pesticides, le consumérisme, l'élevage intensif et la bêtise humaine. Elles sont cultivés, scientifiques, connaissent les insectes et les papillons sur le bout des doigts, toutes les espèces de plantes locales, d'oiseaux et d'animaux sauvages. Elles vivent au rythme des saisons en osmose avec leur environnement qu'il soit forêt ou plaine. Elles sont à l'écoute de leur corps aussi, paramètre indispensable pour se situer au mieux dans l'espace et le temps. Elles sont libres.
Ce livre écrit en 2002 sonne l'alarme avec sensualité. Une approche élégante qui donne envie de se coucher dans une prairie, face au ciel pour écouter et voir la beauté, puis de se relever et de se retrousser les manches pour sauver les meubles !
lundi 5 mars 2018
lectures de février
J'ai découvert cet auteure avec beaucoup de plaisir. Claude Pujade-Renaud a 86 ans. Elle fut prof de danse puis enseignante en sciences de l'éducation tout en écrivant une quinzaine de romans dont le dernier en 2016. C'est drôle parce qu'en lisant cette histoire d'amour perdu racontée par Elissa, l'amante rejetée de celui qui deviendra Saint Augustin, j'ai trouvé dans l'écriture une sensualité qui émane forcément de quelqu'un qui connaît le corps humain. Je compte bien découvrir La danse océane sur la vie de la danseuse Doris Humphrey.
Dans l'ombre de la lumière est le récit d'une femme mûre dont le passé ressurgit soudain avec le retour à Carthage de l'homme qu'elle aime toujours mais qui l'a répudié 12 ans plus tôt. Avec lui elle a partagé la lumière du manichéisme, connu l'amour physique, eu un enfant. Quand Augustinus embrasse la foi catholique, il la rejette même s'il l'aime encore. Elissa nous fait partager le chemin parcouru avec lui tout en continuant à vivre humblement et à assister, dans l'ombre, aux prêches de l'amant devenu évêque. La sensualité qui émane de ce livre n'efface pas le témoignage de cette période lointaine mais lui offre une contemporanéité troublante.
Toujours chez Babel, cet opus de Claudie Gallay dont j'ai eu du mal à me souvenir le contenu bien que je l'ai lu il y a moins d'un mois.... C'est la rencontre improbable entre un homme en vacances en Normandie et une vieille dame qui va lui raconter un pan de sa jeunesse. Elle était la fille d'un photographe qui a accompagné André Breton chez les indiens Hopi d'Arizona. Le père n'a rien trouvé de mieux que d’enrôler sa fille dans cette aventure riche mais dangereuse. La vie entière de cette femme s'en trouvera bouleversée, stigmatisée. Le narrateur délaisse sa femme et ses filles pour recueillir le témoignage de celle qui l'a désigné comme son héritier spirituel.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu Henning Mankell. J'ai bien aimé l'histoire de cette vengeance d'une sauvagerie extrême à travers le temps et les continents. J'ai découvert qu'au 19e siècle, des hommes jeunes ou moins jeunes, originaires de Chine et pauvres comme Job étaient kidnappés, déportés aux États-Unis pour construire les lignes de chemin de fer. Un roman bien documenté dont l'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour revenir sur la Chine de Mao et dénoncer celle d'aujourd'hui en plein essor économique, rongée par la corruption et qui n'hésite pas à envahir l'Afrique pour assouvir sa soif de richesse et se protéger des laissés pour compte qui pourraient bien mettre en péril une si belle réussite... Ça fait froid dans le dos.
Dans l'ombre de la lumière est le récit d'une femme mûre dont le passé ressurgit soudain avec le retour à Carthage de l'homme qu'elle aime toujours mais qui l'a répudié 12 ans plus tôt. Avec lui elle a partagé la lumière du manichéisme, connu l'amour physique, eu un enfant. Quand Augustinus embrasse la foi catholique, il la rejette même s'il l'aime encore. Elissa nous fait partager le chemin parcouru avec lui tout en continuant à vivre humblement et à assister, dans l'ombre, aux prêches de l'amant devenu évêque. La sensualité qui émane de ce livre n'efface pas le témoignage de cette période lointaine mais lui offre une contemporanéité troublante.
Toujours chez Babel, cet opus de Claudie Gallay dont j'ai eu du mal à me souvenir le contenu bien que je l'ai lu il y a moins d'un mois.... C'est la rencontre improbable entre un homme en vacances en Normandie et une vieille dame qui va lui raconter un pan de sa jeunesse. Elle était la fille d'un photographe qui a accompagné André Breton chez les indiens Hopi d'Arizona. Le père n'a rien trouvé de mieux que d’enrôler sa fille dans cette aventure riche mais dangereuse. La vie entière de cette femme s'en trouvera bouleversée, stigmatisée. Le narrateur délaisse sa femme et ses filles pour recueillir le témoignage de celle qui l'a désigné comme son héritier spirituel.
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu Henning Mankell. J'ai bien aimé l'histoire de cette vengeance d'une sauvagerie extrême à travers le temps et les continents. J'ai découvert qu'au 19e siècle, des hommes jeunes ou moins jeunes, originaires de Chine et pauvres comme Job étaient kidnappés, déportés aux États-Unis pour construire les lignes de chemin de fer. Un roman bien documenté dont l'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour revenir sur la Chine de Mao et dénoncer celle d'aujourd'hui en plein essor économique, rongée par la corruption et qui n'hésite pas à envahir l'Afrique pour assouvir sa soif de richesse et se protéger des laissés pour compte qui pourraient bien mettre en péril une si belle réussite... Ça fait froid dans le dos.
jeudi 1 février 2018
lectures de janvier
Deux jeunes hommes découvrent la ville sous la chaleur écrasante de l'été au début des années 2000. L'un rentrera dans sa Bretagne natale, l'autre, pris au piège des charmes de la ville rouge disparaîtra dans le désert.
Une description brûlante et lascive de cette ville farniente qui recèle tant de secrets cachés au détour des ruelles entrelacées de la médina. Charme de la fin du jour sur la Place Jemaa el Fna où tous les marrakchis se retrouvent, découverte de lieux uniques comme la medersa ben youssef ou la palais el badi.... L'auteur relate avec nostalgie cette immersion sur le continent africain sur lequel il retournera, notamment en quête de son ami qu'il ne reverra jamais.
Madame Bovary est morte assassinée ! Mais si je vous jure ! D'ailleurs Philippe Doumenc nous le relate dans cette enquête passionnante qui revisite les dernières heures d'Emma et celles qui suivent son agonie. Quel bonheur de retrouver l'époque et le style de Gustave Flaubert. Le texte est d'ailleurs émaillé d'extraits du roman notamment pour la description de certains protagonistes.
Une perle qui trouve sa place dans le collier d'origine.
J'ai découvert Abdellah Taïa lors d'une rencontre dans le cadre du festival lettres du monde. C'est un garçon bavard et ouvert qui aborde tous les sujets sans tabou. Son écriture est forte et douloureuse. Elle n'épargne rien ni personne. Abdellah, homosexuel revendiqué, enfant pauvre établi à Paris pour finir ses études à la Sorbonne, raconte son pays, la misère qui rend les cœurs durs, la difficulté d'être un marocain homme ou femme en France, le racisme, la prostitution, les vies qui souffrent et se débattent. Une écriture mi autobiographique mi romancée qui gifle comme le vent du désert chargé de sable brûlant.
A Bagdad, les voitures kamikazes explosent à tous les coins de rue. Hadi le chiffonnier a l'idée de recoller les morceaux épars des victimes des attentats suicides. Il crée un monstre qui n'aura de cesse de venger chaque partie des hommes dont il est constitué. Hadi est-il fou ? Le monstre existe-t-il ? Il croisera pourtant la route d'une vieille femme qui attend le retour de son fils mort dans un affrontement il y a 20 ans, d'un journaliste en quête de reconnaissance, d'un devin à la solde de la police. A qui se fier, qui croire dans cette ville où la vie est suspendue au bruit des explosions, où les plus riches essaient de tirer profit de la misère des autres, où la superstition a la part belle, où les administrations, les politiques sont corrompus, la presse manipulée. Un conte rocambolesque, très bien documenté que l'on dévore en sillonnant les rues de cette ville qui cache encore des trésors d'architecture mis à mal par la folie des hommes.
Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Les six jours du condor est le premier roman de James Grady écrit en 1974, porté à l'écran un an après par Sydney Pollack dans ce film culte ou Robert Redford donne la réplique à Faye Dunaway. Les 6 jours sont devenus 3 mais le héros n'a pas perdu au change en revêtant les traits du beau Redford, inoubliable dans son caban. Le roman était véritablement un scénario en puissance et Pollack ne s'y est pas trompé. Le livre est aussi haletant que le film. Pour la petite histoire, l'intrigue située dans le roman à Washington est déplacée à New York pour coller à l'emploi du temps très contraint d'un Redford en pleine gloire.
Dans la guerre, c'est la vie de Félicité et Jules, jeune couple landais, dont la trajectoire amoureuse va croiser la grande guerre. Jules est mobilisé, chair à canon, il tiendra pourtant jusqu'en 1916, au front, à croiser la mort tous les jours jusqu'à ce qu'elle l'emporte. Entre temps il aura découvert l'amitié entre soldat, éduqué son chien (qui parcourt la France pour le rejoindre) pour en faire une estafette. Entre temps Félicité mettra au monde une petite sœur pour son fils aîné. Les orphelins heureux qui ne connaîtront pas leur père. Félicité est pleine de courage, toutes les larmes qu'elle pleurera sur son bonheur démoli ne lui feront pourtant pas perdre pied. La vie est plus forte que la bêtise des hommes, les femmes le savent bien. Un livre plein de poésie et d'amour qui relate aussi bien la condition des femmes restées seules dans les fermes que la vie des hommes dans les tranchées. Une ode à la terre qui nourrit et engloutit les hommes, à la beauté des saisons qui passent, au soleil qui réchauffe que l'on soit dans la cour d'une ferme ou sur les routes du nord.
Une description brûlante et lascive de cette ville farniente qui recèle tant de secrets cachés au détour des ruelles entrelacées de la médina. Charme de la fin du jour sur la Place Jemaa el Fna où tous les marrakchis se retrouvent, découverte de lieux uniques comme la medersa ben youssef ou la palais el badi.... L'auteur relate avec nostalgie cette immersion sur le continent africain sur lequel il retournera, notamment en quête de son ami qu'il ne reverra jamais.
Madame Bovary est morte assassinée ! Mais si je vous jure ! D'ailleurs Philippe Doumenc nous le relate dans cette enquête passionnante qui revisite les dernières heures d'Emma et celles qui suivent son agonie. Quel bonheur de retrouver l'époque et le style de Gustave Flaubert. Le texte est d'ailleurs émaillé d'extraits du roman notamment pour la description de certains protagonistes.
Une perle qui trouve sa place dans le collier d'origine.
J'ai découvert Abdellah Taïa lors d'une rencontre dans le cadre du festival lettres du monde. C'est un garçon bavard et ouvert qui aborde tous les sujets sans tabou. Son écriture est forte et douloureuse. Elle n'épargne rien ni personne. Abdellah, homosexuel revendiqué, enfant pauvre établi à Paris pour finir ses études à la Sorbonne, raconte son pays, la misère qui rend les cœurs durs, la difficulté d'être un marocain homme ou femme en France, le racisme, la prostitution, les vies qui souffrent et se débattent. Une écriture mi autobiographique mi romancée qui gifle comme le vent du désert chargé de sable brûlant.
A Bagdad, les voitures kamikazes explosent à tous les coins de rue. Hadi le chiffonnier a l'idée de recoller les morceaux épars des victimes des attentats suicides. Il crée un monstre qui n'aura de cesse de venger chaque partie des hommes dont il est constitué. Hadi est-il fou ? Le monstre existe-t-il ? Il croisera pourtant la route d'une vieille femme qui attend le retour de son fils mort dans un affrontement il y a 20 ans, d'un journaliste en quête de reconnaissance, d'un devin à la solde de la police. A qui se fier, qui croire dans cette ville où la vie est suspendue au bruit des explosions, où les plus riches essaient de tirer profit de la misère des autres, où la superstition a la part belle, où les administrations, les politiques sont corrompus, la presse manipulée. Un conte rocambolesque, très bien documenté que l'on dévore en sillonnant les rues de cette ville qui cache encore des trésors d'architecture mis à mal par la folie des hommes.
Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Les six jours du condor est le premier roman de James Grady écrit en 1974, porté à l'écran un an après par Sydney Pollack dans ce film culte ou Robert Redford donne la réplique à Faye Dunaway. Les 6 jours sont devenus 3 mais le héros n'a pas perdu au change en revêtant les traits du beau Redford, inoubliable dans son caban. Le roman était véritablement un scénario en puissance et Pollack ne s'y est pas trompé. Le livre est aussi haletant que le film. Pour la petite histoire, l'intrigue située dans le roman à Washington est déplacée à New York pour coller à l'emploi du temps très contraint d'un Redford en pleine gloire.
Dans la guerre, c'est la vie de Félicité et Jules, jeune couple landais, dont la trajectoire amoureuse va croiser la grande guerre. Jules est mobilisé, chair à canon, il tiendra pourtant jusqu'en 1916, au front, à croiser la mort tous les jours jusqu'à ce qu'elle l'emporte. Entre temps il aura découvert l'amitié entre soldat, éduqué son chien (qui parcourt la France pour le rejoindre) pour en faire une estafette. Entre temps Félicité mettra au monde une petite sœur pour son fils aîné. Les orphelins heureux qui ne connaîtront pas leur père. Félicité est pleine de courage, toutes les larmes qu'elle pleurera sur son bonheur démoli ne lui feront pourtant pas perdre pied. La vie est plus forte que la bêtise des hommes, les femmes le savent bien. Un livre plein de poésie et d'amour qui relate aussi bien la condition des femmes restées seules dans les fermes que la vie des hommes dans les tranchées. Une ode à la terre qui nourrit et engloutit les hommes, à la beauté des saisons qui passent, au soleil qui réchauffe que l'on soit dans la cour d'une ferme ou sur les routes du nord.
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