vendredi 4 mai 2018

Lectures d'avril

Wilkie Collins fait partie de ces auteurs dont j'ai plaisir à lire les ouvrages. Écrivain anglais de l'époque victorienne, il est le précurseur du polar et son style me convient parfaitement. J'ai beaucoup lu pendant mon adolescence de romans du 19e ou début 20e et j'aime me replonger dans ces atmosphères feutrées ou populaires, voyager dans la lande battue par les vents, prendre des diligences et des trains en 1er ou 3e classe, imaginer les tissus des robes et des tentures, respirer l'odeur des faubourgs ou celle de la campagne en fleurs. L'exotisme des côtes écossaises m'a donc réjoui une fois de plus.

Ce petit opus de Victor Pouchet faisait partie de la sélection des ouvrages retenus pour le prix des lecteurs de l'escale du livre 2018. Je l'ai emprunté à la bibliothèque parce que l'auteur était convié à un débat pendant le salon. Débat auquel je n'ai d'ailleurs pas assisté. Il n'a pas reçu le prix et j'avoue ne pas en avoir été étonnée. Si le postulat de départ est intéressant : des pluies d'oiseaux morts sont repérés dans plusieurs endroits en France sans explication, le narrateur décide d'enquêter, la fin se perd dans les méandres de la Seine et du cerveau de l'auteur.

Terriblement emballée par la saga du clan des Otori, virus transmis à mon fils, je me suis précipitée sur le tome 1 de la nouvelle saga. Déception.... J'ai l'impression que Lian Hearn, emballée par son succès a voulu reprendre une recette qui marche... Sauf que Shikanoko est fade. Il y manque la profondeur et la richesse des personnages, des intrigues et des descriptions qui font tout le charme et l'intérêt de la première saga. Mais peut-être que cet opus s'adresse à un public plus jeune ?

Carrie était promise à Mike mais Carrie s'est lassée. Peut-être commence-t-elle à entrevoir l'autoroute sans fin et sans surprise qui l'attend quand elle l'aura épousé. Et puis Mike se brise la nuque et devient tétraplégique. Carrie fuit, incapable de lui apporter son soutien. Mais Carrie reviendra, rappelée dans sa ville natale par son amie d'enfance.
Best seller pris au hasard dans ma pile, j'ai bien aimé cette peinture de l’Amérique profonde des années 2000. Sauf qu'à la place de l'héroïne, je n'aurai jamais fait le choix de repartir à Madison après avoir découvert New York, un amant fabuleux et la promesse d'un job dans ce qui anime le plus la narratrice, à savoir la couture et la création.
 
 Dans Serena, Ron Rash nous emmène dans les Smoky Mountains, forêts primaires américaines avant que celles ci ne soient protégées par le label parc national. Tout l'enjeu du roman est là. Comment arrêter la folie meurtrière d'un couple assoiffé d'argent qui abat et commercialise tout le bois des forêts dont il est propriétaire, dévastant des hectares entiers comme aujourd'hui la forêt amazonienne ? L'intrigue est située dans les années 30 pendant la grande dépression. Serena est un roc, une femme belle, furieuse et ambitieuse qui a une revanche à prendre sur la vie. Elle mène son homme à la baguette jusqu'au bout. Rien ne lui résistera, ni les hommes qui sont sous son charme vénéneux, ni les animaux, ni la nature.

Ron Rash remonte le temps et nous voici entre les deux guerres. Un frère (qui a perdu une main à la guerre) et sa soeur (qui a une tâche de naissance sur le corps et est considérée comme une sorcière) essaient de prendre possession du domaine légué par leurs parents, une terre dont personne n'a voulu, coincée entre les falaises, un vallon encaissé et maudit par les autochtones. Laurel a l'impression d'être un fantôme, rejetée par tous depuis l'enfance, sans avenir. Sauf qu'elle tombe un jour de lessive sur le chant envoûtant d'une flûte. L'homme qui anime l'instrument va changer sa vie, mais pourra-t-il changer son destin ?

Je ne résiste pas au charme de ce grand écrivain américain qui dépeint si bien son pays, quelle que soit l'époque qu'il parcourt.  La profondeur des personnages, la justesse des mots et le fond bien documenté font de ses livres un témoignage indispensable sur cette Amérique profonde qui nous échappe.













1 commentaire:

  1. et bin ce fut un joli mois d'avril....vraiment de chouettes romans dans tous les styles...;)

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