J'ai découvert cet auteur américain, comme d'habitude, par le plus grand des hasards. Cette collection réédite des œuvres oubliées, des auteurs passés de mode. On pourrait dire de cette histoire qu'elle est désuète mais l'auteur va plus loin que de relater la vie ordinaire de deux sœurs dans l’Amérique de la moitié du 20e siècle. Tous les espoirs d'une vie meilleure que celle de leurs parents s'étioleront au fil des ans et des pages. Ni l'aînée par son mariage, ni la cadette par ses études et son émancipation n'atteindront le rêve américain. Amertume, bassesse, tromperie, lâcheté, alcoolisme seront leur quotidien. C'est limpide et ça donne sacrément envie de mieux faire...
Djian fut l'un de mes auteurs français favoris quand j'étais ado. Et puis je me suis lassée. Au hasard d'une conversation, une amie m'avait prêté Oh... il y a quelques années. Quand le film avec Isabelle Huppert est sorti, je suis bien sur allée le voir... et suis restée sur ma fin, n'ayant pas retrouvé la force du roman et persuadée (comme la mémoire nous trahit !) que le metteur en scène avait pris force libertés par rapport au manuscrit. En tombant sur la version de poche lors d'une vente de charité, je n'ai pas hésité à me replonger dans l'histoire. En fait, le film colle très bien au bouquin, la fin n'a pas changé et avec le recul on dirait que Djian a écrit le rôle pour Isabelle Huppert. Quelle autre actrice française pourrait incarner cette femme blessée, plus que border line sous des apparences lisses et irréprochables ? Malsain à souhait...
Je me régale toujours autant avec ce 3e opus de l'arabe du futur mais qu'est-ce que je peux souffrir pour la mère de Riad coincée dans cette vie, réduite à faire des enfants sans pouvoir ni travailler ni se faire comprendre, bernée par son mari, étrangère aux membres de sa belle-famille. Il ne me tarde qu'une chose, son retour en France et son divorce !
La première de couverture a failli me rebuter. J'ai bien fait de passer outre. Cette plongée dans l'Islande de l'entre deux guerres est passionnante. On découvre la vie des femmes de pêcheurs abandonnées sur le rivage les longs mois d'hiver, petite communauté s'entraidant lors des naissances qui se succèdent chaque année avec la rigueur d'un métronome. On apprend les travaux rythmés par les saisons : moissonnage, abattage des troupeaux, salage des harengs, confitures et conserves l'été, tricot, couture et broderie l'hiver. Et puis il y a Karitas, diplômée de l'académie des beaux arts de Copenhague parce qu'elle est douée en dessin et que sa mère a décidé que ses 6 enfants feraient des études. Le retour à la vie est un calvaire pour Karitas qui ne veut pas sacrifier son art, entravée par les grossesses et les tâches ménagères. Un bel hymne au féminisme dans un milieu perclus de traditions ancestrales.
c'est trop bien les lectures au hasard...ouiii
RépondreSupprimeret de chouettes decouvertes...;)