mercredi 4 juin 2014

lectures de mai


La couverture me plaisait, la librairie d'à côté le vendait, Elif Shafak est d'origine turque. Trois bonnes raisons de lire ce roman. Après Mon nom est rouge d'Orhan Pamuk, la lecture fut une balade de santé. Une histoire attachante, des rebondissements que l'on devine mais le rythme est soutenu et le texte bien écrit. Exilés ou non, les turcs sont bourrés de superstition et la tradition ne lâche pas de terrain. C'est un des thèmes de ce livre qui raconte le destin d'une famille sur trois générations, des rives de l'Euphrate à l'Angleterre. Trois générations de femmes, celle qui raconte, celle dont la vie est un roman, celle par qui tout commence. Dépaysement culturel assuré.


Je n'avais pas ouvert un seul roman situé au Maghreb avant mon départ pour Marrakech, trop occupée à lire de la littérature turque pour mon prochain départ à Istanbul. J'ai attrapé au vol ce polar de Driss Chraïbi dans le rayon loisir de la BU de droit-éco.  Je me suis passablement ennuyée, le héros m'a saoulé... Je n'ai pas du tout accroché à cette histoire alambiquée et invraisemblable. Je ne l'ai même pas terminé, c'est pour dire....


C'est la deuxième fois en quelques mois que Mathieu Amalric guide mes lectures. Après Incidences de P. Djian, il m'entraîne dans le sillon d'un Simenon sans son commissaire Maigret. La chambre bleue est même classée au rayon littérature érotique de ma petite librairie de quartier... Ceci dit, pas de quoi fouetter un chat sado-maso. Juste une scène, en début de roman, dans la chambre bleue, une parenthèse estivale qui sera le fil rouge de la descente aux enfers du héros. Un exercice de style épatant qui me fait découvrir cet auteur que je ne connais (misère !) que par le prisme du petit écran et des aventures du commissaire ci-dessus nommé. Simenon avait une sacrée plume, je vais creuser ce sillon quand j'aurai moins de livres en équilibre instable sur mon chevet...
L'intrigue est finement ficelée et j'avais hâte de voir le film. J'ai été déçue. Très. La transposition des années 60 à nos jours ne passe pas, les personnages sont fades et peu convaincants, Amalric se promène d'un côté à l'autre de la caméra (il a réalisé le film) sans grande conviction d'acteur... Mais le livre est une pépite, il est réédité à l'occasion de la sortie du film, de quoi dépoussiérer cette chambre bleue et (re)découvrir son auteur.


Un roman sur le deuil, l'absence. Un polar haletant, pas mal d'hémoglobine et des personnages très attachants, comme toujours chez Le Corre. Sur fond d'été girondin caniculaire, un homme en proie à ses démons, un enfant dont l'univers s'écroule soudain. Entre les deux, une enquête et bien plus, le monde noir des adultes pervertis, la souffrance, la misère. Mais l'espoir aussi et le style d'un sacré bon écrivain.
J'ai hâte d'attaquer son dernier opus "après la guerre" plébiscité par la critique et déjà lauréat du prix le Point du polar européen 2014 et du prix Landerneau 2014.



Mais revenons à la Turquie avec Pinar Selek, Stambouliote de naissance, sociologue et féministe, elle fut emprisonnée et torturée suite aux enquêtes qu'elle a menées sur la diaspora kurde. Elle vit aujourd'hui à Strasbourg et est toujours au centre d'un procès sans fin qui la condamne pour terrorisme.
La maison du Bosphore est un conte. Enfin, je l'ai lu comme tel. Impossible de croire au destin trop bien lissé des personnages un brin caricaturaux et le happy end a conforté mon impression. C'est une jolie histoire qui permet de découvrir un très vieux quartier stambouliote, Yédikulé, dans lequel j'espère me perdre très bientôt. Et je constate, une fois de plus avec cette auteure contemporaine, que la superstition, les croyances ancestrales, sont toujours très vivaces en Turquie.

1 commentaire:

  1. oh le premier est dans ma liste de ceux que je veux lire....en tout cas beaucoup de lectures...mais des deceptions...tant pis...

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