lectures de février

Je continue à découvrir Romain Gary. Les racines du ciel lui ont valu le Goncourt 56. Un livre très dense, où je retrouve avec délectation la poésie de l'auteur. Il est question ici du premier roman écologique. Un homme seul, ou presque, face à la machine coloniale, lutte pour sauver les éléphants tués pour leur viande (par les africains quand ils dévastent leurs cultures) pour l'ivoire, pour le fun. Le roman parcourt les différents points de vue des protagonistes impliqués de près ou de loin, dans un flash back savamment orchestré, et dénonce, entre autres sujets, les dérives du colonialisme qui a semé les graines des dictatures à venir dès lors que les pays d'Afrique auront recouvré leur indépendance. Comment un seul homme, pas franchement sympathique, va semer le trouble bien au delà des limites du continent africain. A lire absolument quand on s'intéresse un tant soit peu à l'avenir de la planète et à tout ce qui y vit.

J'ai aussitôt après changé de continent tout en restant à la même époque, les années 50. La vallée des rubis est un conte. Rempli de mystère, de pierres précieuses, de paysages à couper le souffle et de la beauté des hommes et des femmes qui vivent au nord de la Birmanie, berceau des mines de rubis et de saphirs. Bien sur le pays est aujourd'hui dans une situation critique que nous connaissons tous. C'est pourquoi il faut lire ce beau roman de Joseph Kessel comme le récit d'une aventure merveilleuse d'un autre temps qui fait partie d'un monde définitivement révolu.

Changement radical et retour aux polars. Suédois celui-ci. L'histoire est rondement menée par une avocate étrange et atypique qui dénonce les dérives du système politique et juridique de son pays. L'intrigue est un peu tirée par les cheveux mais elle se situe en partie dans les îles pendant l'été et les balades en bateau menées par les protagonistes sont de jolis moments d'évasion.