lundi 5 mars 2018

lectures de février

J'ai découvert cet auteure avec beaucoup de plaisir. Claude Pujade-Renaud a 86 ans. Elle fut prof de danse puis enseignante en sciences de l'éducation tout en écrivant une quinzaine de romans dont le dernier en 2016. C'est drôle parce qu'en lisant cette histoire d'amour perdu racontée par Elissa, l'amante rejetée de celui qui deviendra Saint Augustin, j'ai trouvé dans l'écriture une sensualité qui émane forcément de quelqu'un qui connaît le corps humain. Je compte bien découvrir La danse océane sur la vie de la danseuse Doris Humphrey.
Dans l'ombre de la lumière est le récit d'une femme mûre dont le passé ressurgit soudain avec le retour à Carthage de l'homme qu'elle aime toujours mais qui l'a répudié 12 ans plus tôt. Avec lui elle a partagé la lumière du manichéisme, connu l'amour physique, eu un enfant. Quand Augustinus embrasse la foi catholique, il la rejette même s'il l'aime encore. Elissa nous fait partager le chemin parcouru avec lui tout en continuant à vivre humblement et à assister, dans l'ombre, aux prêches de l'amant devenu évêque. La sensualité qui émane de ce livre n'efface pas le témoignage de cette période lointaine mais lui offre une contemporanéité troublante.

Toujours chez Babel, cet opus de Claudie Gallay dont j'ai eu du mal à me souvenir le contenu bien que je l'ai lu il y a moins d'un mois.... C'est la rencontre improbable entre un homme en vacances en Normandie et une vieille dame qui va lui raconter un pan de sa jeunesse. Elle était la fille d'un photographe qui a accompagné André Breton chez les indiens Hopi d'Arizona. Le père n'a rien trouvé de mieux que d’enrôler sa fille dans cette aventure riche mais dangereuse. La vie entière de cette femme s'en trouvera bouleversée, stigmatisée. Le narrateur délaisse sa femme et ses filles pour recueillir le témoignage de celle qui l'a désigné comme son héritier spirituel.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu Henning Mankell. J'ai bien aimé l'histoire de cette vengeance d'une sauvagerie extrême à travers le temps et les continents. J'ai découvert qu'au 19e siècle, des hommes jeunes ou moins jeunes, originaires de Chine et pauvres comme Job étaient kidnappés, déportés aux États-Unis pour construire les lignes de chemin de fer. Un roman bien documenté dont l'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour revenir sur la Chine de Mao et dénoncer celle d'aujourd'hui en plein essor économique, rongée par la corruption et qui n'hésite pas à envahir l'Afrique pour assouvir sa soif de richesse et se protéger des laissés pour compte qui pourraient bien mettre en péril une si belle réussite... Ça fait froid dans le dos.




1 commentaire:

  1. et bin des lectures fortes et denses didonc....oui...un bon mois de fevrier...;)

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