vendredi 8 janvier 2016

lectures de décembre


Riad Sattouf est né en Paris d'un père syrien et d'une mère bretonne. A la fin de ses études, le père décide de partir travailler en Lybie puis dans son pays avec femme et enfant. Les deux tomes couvrent la période 1978/1985. Le père de Riad ne pratique pas la religion musulmane mais son comportement est largement influencé par la culture et son rôle à tenir au sein de sa famille syrienne. Il compose en permanence avec l'idéologie du socialisme arabe, les incohérences religieuses, l'obscurantisme, son propre point de vue qu'il perd parfois... de vue. Sa femme en subit les conséquences, elle ne parle pas arabe, reste à la maison avec son, puis ses fils sans aucun projet professionnel possible. Au milieu de tout ça, le petit Riad mène sa barque, scolarisé dans l'école arabe du village. La violence est partout, dans les rapports entre les enfants, avec les professeurs. C'est un enfant intelligent qui découvre, au fil de son apprentissage de la langue arabe, le malaise de son père et le fossé qui se creuse dans le couple. Pendant tout la lecture, j'ai été omnubilée par la détresse, l'ennui profond de la mère de Riad. Pour moi il était évident qu'elle profiterait d'un retour en France pour ne plus retourner en Syrie. J'ai cherché sur wiki et découvert que Riad Sattouf avait poursuivi ses études en Bretagne à partir de 12 ans, ses parents ayant divorcé.
J'attends maintenant la suite des aventures du petit blondinet en goguette au Moyen Orient avec impatience, les tomes 3 et 4 sont annoncés.


J'ai acheté "Paris est une fête" sur un coup de tête. Une pile de folio était savamment proposée à la caisse de la librairie où j'ai fait mes achats de Noël. Mais peut-on parler d'achat compulsif quand il s'agit de littérature ? Je n'avais jamais lu Hemingway, j'ai trouvé intéressant de commencer par des récits autobiographiques, aussi romancés soient-ils, nous prévient l'auteur. Le Paris du début du 20e siècle est un enchantement, on y vit d'amour et d'eau fraîche, quelques sous suffisent au bonheur du couple que forment Ernest et Hadley. Leur amour rayonne, et quand il manque de l'argent pour se nourrir, et bien on va se refaire une santé aux courses hippiques, ou alors on saute un repas, la faim aiguisant les talents littéraires. La vie semble facile, légère, riche de rencontres intellectuelles de qualité (Gertrude Stein, Ezra Pound, Francis Scott Fitzgerald). Quand l'hiver tombe sur Paris, on file aux sports d'hiver pour mieux retrouver la capitale aux beaux jours. Un conte de fée qui n'est même pas entaché par la séparation du couple, racontée avec pudeur et bienveillance.

J'ai adoré cette histoire d'un autre temps située dans ce Congo belge qui nous rappelle plus un célèbre et controversé album de Tintin que la réalité d'un impérialisme teinté de bons sentiments d'expatriés venus chercher fortune et reconnaissance loin de leur pays. Ferdinand, ce blanc à lunettes donc, ne fait pas exception. Il a trouvé un équilibre dans sa plantation où il revient après un court séjour en Belgique. Bientôt sa fiancée le rejoindra, tout est en place pour l'accueillir. Mais sa vie va être bouleversée par la passion qui lui tombe dessus au propre comme au figuré par l'intermédiaire de l'avion qui transporte la femme d'un diplomate anglais et qui exécute un atterrissage forcé au milieu des caféiers. Lady Makinson est irrésistible, Ferdinand tombera dans le piège jusqu'à la suivre à Stamboul, provoquant l'ire de la petite noire qui lui sert de bonne et de... maîtresse. Sa fiancée belge sentant le vent tourner, avancera son voyage, prendra les rênes de la plantation en attendant que son fiancé, éconduit et contrit, retrouve le sens des réalités. Cette histoire totalement amorale et tordante garde un charme désuet qui n'est pas sans me rappeler la lady L. de Romain Gary.

Je n'ai pas résisté à l'envie d'offrir U4 à Lucien. Pour son anniversaire, j'avais d'abord acheté le volume écrit par Yves Grevet dont nous aimons tous les deux le travail. Koridwen ne nous a pas déçu. Emportés par le plaisir de découvrir l'histoire par le prisme des trois autres auteurs, Lucien a reçu le reste de la saga pour Noël. J'ai avalé les 3 tomes en quelques jours... et suis restée sur ma faim. Passe encore pour Jules, mais pour Yannis et Stéphane, les personnages se rencontrant assez vite, leur parcours ne permet pas de constituer deux histoires parallèles très distinctes. Vocabulaire pauvre, manque d'imagination, redite.... Bref je me suis ennuyée. Je n'en ai rien dit à Lucien qui lit beaucoup plus lentement et y trouvera peut-être un autre intérêt du haut de ses 18 ans. Dommage car le concept était intéressant.

55 bouquins avalés dans l'année, c'est à peine plus que l'année dernière, à peine plus d'un par semaine. Je ne mets pas la barre trop haute pour 2016 mon emploi du temps est assez chargé, sans compter le déménagement prévu cet été...

2 commentaires:

  1. et bin de la bien bonne lecture..intensive quand meme....;)

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  2. Ah mince j'ai lu et acheté le même U4 que toi et mon fils me disait justement...tu n'as pas peur d'être déçue par les autres récits ? Et si ce n'est pas aussi bien écrit ? Questions prémonitoires:(

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