lundi 2 mars 2015

lectures de février

Entre vacances et bronchite, j'ai eu le temps d'avaler quelques romans, même si les quintes de toux m'ont plutôt poussées à regarder des films sur l'ordi, au chaud sous la couette...



J'ai profité d'une promo des éditions du livre de poche alors que j'avais un cadeau à faire. Pour deux livres achetés, un 3e offert. J'ai choisi ce roman de Julian Fellowes dont j'avais entendu parler sur un blog de mode. Bon, c'est une lecture facile qui donne à voir les us et coutumes de l'aristocratie anglaise de nos jours dont le quotidien bourré de codes sert à occuper une minorité oisive de la population. Dans le style, j'aime mieux Somerset Maugham, plus percutant, écrivain contemporain d'une époque où le drapeau anglais flottait sur des colonies exotiques qui donnaient du piquant et de la saveur aux profils de ses personnages.


 Shame on me, je n'avais encore jamais lu de roman de Nancy Huston. L'empreinte de l'ange, c'est l'histoire très triste et très belle de l'union improbable d'une jeune allemande ravagée par la guerre et d'un génie du violon qui réussit tout et n'a jamais rencontré aucun obstacle dans sa jeune existence dorée, même pas la guerre ou si peu. Sa trajectoire infernale et son profond égoïsme, même s'il est persuadé d'un amour sincère, vont briser plus d'une vie.  Le mutisme de la jeune femme, son total lacher prise, font du personnage un mystère pour les hommes de sa vie. J'ai aimé la narration, la profondeur des personnages, la surprenante histoire qu'elle a inventé et qu'elle nous raconte comme si nous devions y croire vraiment.


Quel bonheur que ce livre ! Quelle écriture ! Russel Banks m'a conquise. Voilà un grand auteur qui prend l'histoire contemporaine à bras le corps et nous embarque littéralement. Avec clarté et fluidité, l'auteur nous dépeint la vie d'une américaine de la haute bourgeoisie bostonnienne dont l'engagement politique (mouvement pour les droits civiques des noirs, guerre du vietnam..) va l'obliger à entrer dans la clandestinité. Elle fuit  les Etats-unis où elle est recherchée pour le Ghana puis le Libéria. Nous découvrons alors l'histoire de ce pays créé par les blancs américains pour éloigner la population noire héritée de l'esclavage et devenue trop envahissante. Ces colons noirs feront tourner l'économie de ce petit pays coincé entre la sierra leone, la guinée et la cote d'ivoire, jusqu'à ce qu'il sombre dans une sanglante guerre civile, à  l'image de nombreux pays africains limitrophes. Notre héroïne  y aura pourtant trouvé un mari (ministre d'un gouvernement corrompu puis renversé) et mis au monde 3 enfants qu'elle devra abandonner en plein chaos. Elle refait sa vie dans une ferme écologique proche de New York, à l'aube des années 2000. Elle a la soixantaine et l'appel de l'afrique lui fera faire une dernier voyage sur les traces de sa famille disparue.
J'ai rarement lu un roman si bien construit, si intelligent et si fluide. Une grande découverte.

J'ai bien dit le mois dernier que je n'achetais ni n'empruntais de bouquin cette année pour cause de destockage massif de mes bibliothèques. Mais j'avais fini le roman de russel banks, je  n'avais rien apporté d'autre à la montagne et je n'avais pas prévu qu'une bronchite me clouerait au lit. K. avait été plus prévoyante et avait emporté un livre de secours. J'ai freiné des deux fers pour commencer le dernier opus de Modiano, j'ai ramé en le lisant, j'ai gémi plusieurs fois et puis je l'ai fini comme ça hop ! Je ne comprends pas cet auteur, ce qu'il écrit me déprime, je suis totalement hermétique à son style. La fin arrive sans que je n'ai rien vu venir, je ne sais pas où il a voulu m'emmener, le propos m'échappe. J'en suis navrée d'ailleurs mais que faire ?

De retour à bordeaux et toujours alitée, trop fatiguée pour me concentrer, j'ai quand même lu en un jour ce roman désuet de Romain Gary trouvé chez emmaus. C'est l'histoire farfelue d'une très belle et très pauvre jeune fille parisienne qui gravira les échelons de la bonne société et finira mariée à un Lord anglais. Elle fête ses 80 ans entourée de sa famille dont elle se sent étrangère. A cause d'une autoroute qui va passer par sa propriété, elle doit raser un petit pavillon dans lequel elle a entassé une vie entière de collections en tout genre. Elle est bien contrariée car au milieu des objets exotiques et sans grande valeur qu'il contient, le secret de sa vie y est caché. Et voici notre héroïne bien obligée de raconter à son confident la rocambolesque histoire de Lady L. Tordant !






2 commentaires:

  1. Tu me donnes envie de relire 'Gros-Câlin' de Gary... Et je note pour le Russel Banks !

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  2. et bin beaucoup d'americains didonc...mais cela donne envie...;)

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