mardi 4 novembre 2014

lectures d'octobre

Lectures éclectiques en ce mois d'octobre.
Tout d'abord  le dernier livre écrit sur Sagan commandé à Anne Berest par le fils de l'écrivain pour les 60 ans de la sortie en librairie de Bonjour tristesse. Anne Berest a mis en parallèle sa vie d'aujourd'hui et celle de la très jeune femme de 1954 dont le roman va non seulement changer la vie mais aussi le paysage littéraire français engoncé dans la rigidité de l'après-guerre. Anne Berest se laisse littéralement porter par Sagan pendant une année, d'un côté la pétillante Françoise Quoiraz, de l'autre la Sagan planquée derrière sa frange, celle qui a brûlé la chandelle par les deux bouts. Un joli va et vient, un bel hommage à cette icône pour ne pas oublier qu'il faut offrir Bonjour tristesse aux jeunes filles d'aujourd'hui. Cette dernière remarque perso me vient de la réaction d'une jeune fille de 18 ans de mon entourage, bonne lectrice et assez cultivée, qui a prononcé "Sagane" en voyant son nom écrit sur un petit bracelet offert par une maison d'édition. Elle n'en avait jamais entendu parler...


J'avais chiné ce bouquin de Donna Tartt bien avant la sortie très médiatisée car très récompensée du Chardonneret. Je ne connaissais pas l'auteure, j'avais été attirée par la 4e de couverture. C'est le 2e roman de Donna, il est, comme le Chardonneret, très dense, très riche. Il met en scène une gamine du Mississipi dont la vie a basculé alors qu'elle n'est qu'un bébé. Pendant un jour de fête ou toute la famille est réunie, on retrouve son frère aîné pendu à un arbre au fond du jardin. De ce jour là, un voile de deuil morbide envahit la maison de son enfance et la livre à elle même et a ses questionnements. Elle est vive et têtue, elle veut faire éclater la vérité 12 ans après et s'embarque dans une aventure qui va la faire basculer du côté des adultes sans foi ni loi. Une très belle descente aux enfers dans le bayou, très bien documentée.



Ce livre, je l'ai trouvé dans une braderie du secours populaire. Juste avant de partir à Amsterdam. Il tombait à pic pour compléter la lecture d'Anne Frank car il donne à voir ce que sont devenus les voisins et amis juifs de la famille Frank après que celle-ci ait disparu officiellement pour la Suisse, officieusement dissimulée dans l'annexe pendant 2 ans. Ce témoignage d'Hannah Goslar, amie d'enfance d'Anne raconte (aux enfants à partir de 9 ans) l'horreur des rafles et les années qu'elle passera dans le camp de Westerbork puis à Bergen Belsen où elle retrouva Anne, juste avant sa mort. Hannah a accepté de témoigner car elle porte en elle cette culpabilité d'une chance insolente qui l'a faite revenir vivante des camps, contrairement à son amie dont la famille avait pourtant tout mis en oeuvre pour survivre.
Lors de la visite de la maison à Amsterdam, une vidéo montre Hannah sur les lieux de leur détention. Elle raconte les risques insensés qu'elle a pris pour apporter de la nourriture à Anne. Derrière elle, une campagne verdoyante, la nature a recouvert l'horreur des camps de la mort. De l'importance du témoignage.


Delphine de Vigan dépose dans ses livres une force d'attraction irrésistible. Qu'elle parle de sa mère (rien ne s'oppose à la nuit) ou d'elle dans cette autopsie d'une anorexie qu'elle a combattue, elle a le pouvoir de vous embarquer dans une spirale de mots justes, de respirations, dans un style clair et limpide, sans pathos et sans fard. Un témoignage fort et poignant sur cette maladie ravageuse si difficile à comprendre. Un écrivain qui se dessine aussi, puisqu'il s'agit là de son premier ouvrage publié.



J'ai découvert en septembre, grâce à Audrey, l'auteur écossais Peter May. Par le plus grand des hasards, il était l'invité du salon du livre de poche qui se tient tous les ans en octobre à Gradignan. J'ai pu donc converser avec cet homme charmant qui m'a dédicacé le premier tome d'une trilogie qui situe son héros sur l'île de Lewis, au large des côtes écossaises. J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. C'est l'histoire d'un flic brisé qui retourne pour une enquête sur les traces de son passé dans une île inhospitalière qui fut le théâtre de son enfance et de son adolescence. Un jour il a quitté l'île pour fuir un lot insupportable de souffrance mais il a laissé là bas bien plus que ceux qui l'avaient accompagné et qui sont restés prisonniers de ce rocher fouetté par les vents. La nature si belle et si hostile est décrite avec fougue, les personnages sont fouillés, l'intrigue est très bien ficelée. J'ai hâte de découvrir les deux autres tomes.


3 commentaires:

  1. oh j'avais lu du peter may ouii..vraiment sympa comme tout..et de la chouette lecture...;)

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  2. Oh il me donne envie, le dernier, je ferai bien un petit voyage dans le nord pour rêver grâce à lui!

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  3. donna tart, j'ai adoré le petit copain, pas lu encore le chardonneret, mais son premier, le maître des illusions est magistral ! mon préféré pour l'instant :)
    peter may, je l'ai découvert grâce aux enquêtes chinoises, très sympathiques et dépaysantes, mais la trilogie écossaise est vraiment très bonne et bien écrite, et ses personnages très attachants :)

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