lundi 30 juin 2014

lectures de juin


Un Goncourt 2014 qui se lit d'une traite, ça ne se refuse pas. Un grand roman sur l'après grande guerre qui met en lumière quelques escroqueries faites sur le dos des morts et de leur mémoire. Un récit flamboyant que l'on ne lâche pas, des personnages inoubliables, une imagination et une maîtrise telles que le récit nous poursuit bien après que la dernière page soit lue.

Cet opus de John le Carré n'était pas disponible en bibliothèque, je l'ai finalement acheté. Je n'en avais jamais entendu parlé. Je l'ai lu car une partie du récit, notamment le premier chapitre, se situe dans la banlieue d'Istanbul. Il est question d'une banque anglaise qui blanchit l'argent de la mafia russe, de la prise de conscience des magouilles du père par le fils héritier de cette banque et de son refus d'y tremper. Les personnages sont aussi attachants que dans la constance du jardinier et le style toujours aussi agréable à lire.


J'ai emmené le Chardonneret à Istanbul et j'ai été captivée par l'histoire. J'en lisais quelques pages dès que j'avais 5 minutes disponibles à l'appartement, profitant de la nécessité de reposer ma jambe pour calmer la tendinopathie qui me casse les pieds depuis des mois et qui n'a pas beaucoup apprécié les collines stambouliotes....
Le chardonneret a obtenu le prix Pulitzer, il fait 800 pages, il a de quoi impressionner, d'autant que de ci de là sur la blogo, il est tombé des mains de certaines lectrices qui ont peiné à le finir.
Je l'ai dévoré. C'est le livre de tous les excès : chagrin, deuil, souffrance, drogues, amitié, amour rêvé, beauté, violence, autour d'un tableau minuscule enchaîné au jeune héros, Théo, comme ce chardonneret enchaîné à son perchoir. C'est New York/Las Vegas et retour, le voyage de cet adolescent en enfer chaque fois que sa vie bascule. C'est une somme de sentiments exacerbés, de paranoïa, d'urgences, à la vie, à la mort. C'est un monument. A lire absolument.

 

"Pourtant il a failli rater l’appel, il a failli ne pas entendre, et c’est en reprenant  son souffle au terme d’une longue phrase mouvementée – une polyphonie vocale, une envolée d’oiseaux, Benjamin Britten, A ceremony of Carols op.28 – qu’il a perçu le cui-cui de l’appareil qui twistait celui, brillant et délicat, d’un chardonneret en cage." - réparer  les vivants - extrait
Après le Chardonneret, il est encore question de ce petit oiseau chanteur et à la lecture de ce très beau roman de Maylis de Kerangal, je comprends aujourd'hui pourquoi celui du tableau est enchaîné. Oiseau chassé, dressé pour ce don extraordinaire, il apparaît au détour de cette galerie de portraits qui accompagnent directement ou indirectement le jeune homme donneur d'organes après qu'il ait succombé à un accident mortel. Beaucoup de pudeur, de grandeur d'âme. Une plume qui caresse la douleur et atténue la violence du sujet. Facile à lire mais difficile à digérer. Ce roman est un tour de force.



3 commentaires:

  1. Je reviens toujours avec plaisir prendre quelques nouvelles, et là, je vais piocher des idées de lecture : j'ai beaucoup aimé "réparer les vivants", plein de vie et de pudeur, en effet, sur un sujet difficile. Le chardonneret de Donna Tartt, finalement, tu me donnes envie, je verrai pour les vacances, un peu plus tard :)

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  2. oui tu as ete dans les difficiles lala...en tout cas tout un voyage tu as fait...;)

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  3. je n'ai pas encore lu le dernier Donna Tartt, mais j'ai lu ses autres romans, et à chaque fois c'est un réel plaisir, et effectivement, ce sont à chaque fois des pavés, mais remplis de tout ce qui fait la vie.

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