Chère amie,
Je t'écris depuis mon bureau. La grande fenêtre qui est dans mon dos s'ouvre sur un ciel chargé de nuages menaçants. Le soleil est là, mais par intermittence et en arrivant tout à l'heure j'ai du allumer la lampe. Je porte le dernier châle que j'ai fini de tricoter pendant mon séjour dans les pyrénées à la fin du mois dernier, un jean et des ballerines qui ne me réchauffent guère les pieds. J'ai l'impression que la date sur le calendrier qui symbolise un longue plage de vacances ensoleillées est un leurre, une carotte que l'on me promet depuis des mois, un graal inaccessible. Pourquoi aurais-je droit à des vacances d'été puisqu'il n'y a pas d'été ?
En attendant, je peine à venir te voir. Je n'ai pas envie, pour un simple week end de trimballer une garde robe complète intégrant ciré, bottes, maillot et paréo en passant par la paire de chaussettes, le pull à capuche et l'anti-moustique. Je n'ai pas envie de voir les trottoirs nettoyés par les averses, l'océan gris sur un ciel gris comme en hiver. J'ai l'angoisse d'un feu d'artifice transformé en pétard mouillé, d'un 14 juillet inondé.
Pourtant j'aime tellement m'installer au soleil avec un livre dans ton jardin, décider de partir à la plage et être surprise par le vent que l'on ne sentait pas, à l'abri des murs. Il me manque tant ce sable que l'on traque jusque sous les meubles, la corvée des serviettes à étendre et des maillots à rincer, la table des grands et la table des enfants, les petits-déjeuners pris en catimini sur la terrasse alors que tout le monde dort encore. Je rêve de tapoter mon panier pour l'alléger de tout ce sable et entendre tinter les coquillages et le verre poli que j'aurai cherché longtemps à marée basse. J'ai envie de voir comment je vais me débrouiller avec le sel et le vent maintenant que mes cheveux ont repoussé.
J'enrage de ne pas suffoquer en ville, de ne pas attendre le vendredi soir pour sauter dans une voiture brûlante et avaler les 60kms qui nous séparent.
A la fin du mois, je vais partir chercher le soleil plus au sud. Je reviendrai pour l'été indien, celui qui nous réconcilie avec les caprices du ciel. Je te raconterai mes vacances et le soleil retrouvé, j'écouterai ton compte rendu de la saison, les potins de l'été.
Je t'écrirai.
Tu vas me manquer.
Je t'embrasse.
oui l'allegorie a l'appel de l'ete.....
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