Dans le crépuscule de sa retraite de pêcheur-poète sur la lagune, brille une petite étoile chinoise. Shun Li est devenue la serveuse du troquet où Bepi a ses habitudes. Shun Li force le respect. Un jour son fils viendra vivre avec elle. Ses patrons lui ont promis. Alors elle attend, sereine, disponible et souriante. Bepi est séduit, apprivoise la jeune femme et noue avec elle une amitié fragile et belle. Mais la jolie parenthèse ne va pas de soi pour leur entourage...
La petite venise est une perle, un bijou taillé dans les eaux de la lagune, dans les montagnes enneigées qui l'entourent, dans la lumière qui inonde la cabane du pêcheur. Les eaux viennent de la mer, entrent dans la lagune et repartent. Mais pas toute l'eau. Une partie reste là, comme une partie de l'âme de Bepi, comme une parcelle de celle de Shun Li.
Tout comme je lis les polars de Donna Leon, je suis allée voir ce film magnifique d'Andrea Segre en prévision de mon voyage prochain à Venise. J'aborde ce territoire par la petite porte, celle des gens qui y vivent et y travaillent, les vénitiens qui défendent leur ville et les immigrés (africains, chinois, roms...) qui sauvent leur vie. Je ne peux pas imaginer poser le pied là bas en touriste lambda, venue admirer les splendeurs de la Sérénissime sans en connaître l'envers du décor, sans être consciente que la machine s'enraille, que la lagune s'enlise dans l'immigration et le réchauffement climatique sur fond d'économie en berne et de corruption. Si je veux profiter de la beauté du lieu, je veux pouvoir garder en mémoire l'incommensurable fragilité de cet équilibre qui défie les dieux et les hommes.
oooh bin tout un voyage lala...venise...en tout cas il a l'air vraiment chouette ce film...;o)
RépondreSupprimertu peux aussi lire "l'amant sans domicile fixe", je ne me souviens plus de qui, Roman d'amour léger mais beau et bien écrit et surtout Venise, venise et encore Venise à travers les âges et dans toute sa décrépitude mélée de splendeur...
RépondreSupprimerRhaaa quelle belle destination !